A propos du 26 ième sommet des Chefs d'Etats et Gouvernements de l'Union Africaine.

Publié le par Adamou Mairiga

A propos du 26 ième sommet des Chefs d'Etats et Gouvernements de l'Union Africaine.

En ce 26ième sommet des Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Africaine, il est un devoir moral pour nous en tant qu’Africains, Gouvernants ou Gouvernés de nous sentir concernés par l’Etat de l’Union ainsi que de l’état de la concrétisation de ses objectifs.

Depuis sa création en 2002, à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999, l'Union africaine (UA) a succédé à l’OUA créée le 25 mai 1963 à Addis-Abeba en Ethiopie.

Ses buts sont d'œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits de l'homme et du développement à travers l'Afrique, surtout par l'augmentation des investissements extérieurs par l'intermédiaire du programme du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).

Il y’a lieu de reconnaitre et de féliciter les progrès enregistrés par l’Union dans plusieurs domaines notamment dans le domaine de la paix. En effet, un des objectifs de l'Union africaine est de « promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité du continent »Parmi ces principes se trouve la « résolution pacifique des conflits dans les États membres de l'Union au travers des moyens appropriés décidés par l'Assemblée ». L'article 4(h) de l'Acte constitutif, repris dans l'article 4 du Protocole de l'acte constitutif du Conseil de paix et de sécurité (CPS), reconnait aussi le droit, pour l'Union, d'intervenir dans les États membres dans les cas de crimes de guerre, génocide et crimes contre l'humanité.

Depuis sa première rencontre en 2004, le CPS a été actif lors des crises au Darfour, au Comores, en Somalie, en République démocratique du Congo, au Burundi, en Côte d'Ivoire et dans d'autres pays. Néanmoins, les crises sécuritaires et de défense rencontrées par certains pays Africains à l’heure actuelle prouvent la nécessité non seulement de renforcer les capacités institutionnelles et militaires de l’Union mais en plus de renforcer les capacités de réactivité dans l’opérationnalisation des troupes d’intervention (dans le cadre de la prévention des conflits).La paix étant reconnue comme la condition sinéqua non de tout développement social et économique, le déficit en la matière pourra gravement retarder l’avancée des pays du continent. Sur ce plan, il n’est pas besoin de rappeler les crises en cours sur le continent pour considérer la construction de la paix comme un défi permanent parmi d’autres.

Sur tout autre plan avec une population de 967 810 000 habitants en 2011.un taux de fécondité le plus élevé, une population très jeune : 41 % a moins de 15 ans,( L'Ouganda et le Niger sont les pays les plus jeunes du monde : 49 % des habitants ont moins de 15 ans), un PIB nominal des États membres de 1 627 milliards de dollars, un PIB en parité de pouvoir d'achat de 2 849 milliards de dollars soit la sixième place économique mondiale, après l'Allemagne, des défis futurs en matière de développement social et économique attendent encore l’Organisation dans la droite ligne de ses objectifs communs. A ce niveau également et en fonction des pays, l’UA a contribué sans doute à la mise en place de systèmes et politiques économiques, de leur consolidation ainsi que de la bonne gouvernance dans ses pays membres. Néanmoins, au regard de la résurgence de foyers de crises politiques et sécuritaires notamment dans des pays membres comme la Centrafrique, les pays du sahel comme le Mali, les pays frontaliers du Lac Tchad, et c.. il y’a urgence d’accroitre et de renforcer les mécanismes sur l’enracinement démocratique, de son respect mais aussi de la transparence dans la gestion des finances publiques dans ces pays. Il est indéniable que le déficit de principes démocratiques, le manque de culture démocratique constituent des faiblesses dans la construction d’Etat de droits et d’institutions fortes indispensables au progrès social et à la paix.

Dans ce cadre, une uniformisation des outils démocratiques dans ces pays, sous l’égide de l’UA, est nécessaire. Par ailleurs, à l’instar d’autres régions du monde, les pays de l’UA font face à de nouveaux défis de développement qui risqueront de fragiliser ou d’amenuiser les efforts consentis dans des secteurs traditionnels de développement. Nous ne pouvons pas ne pas évoquer le changement climatique, la crise migratoire ou l’accroissement démographique qui sont de nouveaux paramètres à intégrer dans l’élaboration des politiques et stratégies de développement.

L’atteinte des objectifs en matière d’éducation, de santé, et de lutte contre la pauvreté figure parmi les objectifs du Millénaire pour le développement(OMD) et doit passer nécessairement par l’amélioration des conditions socio-économiques des populations à la base à travers la gestion et la maitrise de problèmes spécifiques des populations .L’accroissement des populations impose de fait à nos Etats ,chaque jour qui passe, de nouveaux défis de développement humain parmi, les quels figure en bonne place la promotion sociale et économique.

Il faudra également plus d’actions pour concrétiser les objectifs futurs en matière économique de l'Union qui comportent notamment la création d'une zone de libre échange, d'une union douanière, d'un marché unique, d'une banque centrale et d'une monnaie commune, établissant ainsi une union économique et monétaire. Ce qui devra jeter les jalons d’une Communauté économique africaine avec une monnaie commune d'ici à 2023

Partant et dans le même cadre, des solutions sont indispensables dans le cadre de la gestion fondée sur les résultats, des solutions qui incluront une assistance et un appui aux populations et aux structures existantes des pays les plus fragiles et en traine.

Des mécanismes pour renforcer de façon durable les instances nationales chargées d’assurer l’accès à une éducation universelle de qualité ,à des formations professionnelles compétitives, à l’ancrage de la culture démocratique, à l’autonomisation économique des femmes pour le dividende démographique, à la créations de filières universitaires professionnalisantes sont plus que nécessaires.

A cette heure de la mondialisation et où les micro-Etats sont mis à rude épreuve, seuls avanceront vers le progrès les grands ensembles. L’Union Européenne en est le parfait exemple.

Nous devrons par conséquent agir avec plus de volonté et de courage politiques pour faire de l’Union des Etats Africains, un lieu sur et d’avenir où nous serons fiers d’avoir assuré les perspectives d’un développement social, économique et culturel à de milliers de femmes, d’hommes, de vieillards et de jeunes. Nous avons la responsabilité historique de mener nos peuples respectifs vers de lendemains meilleurs en garantissant à nos jeunes les conditions de vie acceptables leur permettant de contribuer au progrès de toute l’Afrique.

Docteur Adamou Mairiga

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